« L’homme est fou. Il adore un Dieu invisible et détruit une nature visible, inconscient que la Nature qu’il détruit est le Dieu qu’il vénère. » Il est des citations étranges, fausses le plus souvent, attribuées à des personnalités variées auxquelles les réseaux sociaux aiment à prêter des pensées.



Basilique Saint Mathurin de Larchant, Laurent Monserrat© Paris, 2024
Attribuée à tort à Hubert Reeves, cette citation avait vocation à fédérer les climatosceptiques, les opposants à l’écologie afin de les amener à réfléchir à la nécessité de préserver la nature, ce Dieu ignoré. Même si la citation n’a pas été prononcée par notre scientifique canadien, pourtant écologiste dans l’âme, elle résonne plus encore quand on déambule dans les espaces religieux en ruine.
En effet, la collégiale de Larchant s’est ouverte sur la nature, détruite au fil des temps, s’effondrant sous son poids et le manque d’entretien : elle offre d’étonnants espaces de recueillements, non plus aux pénitents, ceux-ci n’empruntent plus ses travées, mais aux oiseaux, désormais seuls hôtes de cette demeure autrefois consacrée au Dieu des catholiques. Les murs, les portes, les fenêtres sont ouverts aux quatre vents, aux ombres multiples dont la trace s’immisce dans les déambulatoires, comme un rappel des calculs exercés par les anciens architectes pour ouvrir les lieux à la lumière du soleil.
On croirait cette ancienne collégiale dédiée à un Dieu dont l’existence n’est présente dans aucun texte, un Dieu capable d’harmonie entre les vies, offrant une perspective héliocentrique, une parousie dans laquelle le vivant se révélerait aux hommes dans son essence divine.
Pages internet consacrées à la Basilique :

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