Alors que je créais cette série de photos près d’un cours d’eau avec Eric Kronberger, je ne pouvais m’empêcher de penser à la puissance douce et obstinée de l’eau, et aux célèbres principes du Tao Te Ching. Leur sagesse ancestrale partage la même vérité que la fable de La Fontaine, « Le Chêne et le Roseau » :
« Les hommes en naissant sont tendres et frêles, La mort les rend durs et rigides ; En naissant, les herbes et les arbres sont tendres et fragiles, La mort les rend desséchés et amaigris. Le dur et le rigide conduisent à la mort ; Le souple et le faible conduisent à la vie. Une armée puissante ne triomphera pas, Un grand arbre fléchira. La dureté et la rigidité sont inférieures ; La souplesse et la faiblesse sont supérieures. »
La puissance véritable n’est pas l’apanage de la rigidité, mais s’exprime par la souplesse de l’exécution. C’est l’essence même de l’enseignement des maîtres en arts martiaux : savoir danser avec la force adverse, ne jamais opposer une résistance vaine, mais intégrer l’impulsion de l’autre pour la retourner. Cette philosophie de la non-résistance constitue l’unique voie vers une efficacité pérenne, un art qui substitue à la violence gratuite la pleine maîtrise de soi et la justesse du geste.










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