Les mains positives de l’existence, modèle Henry, ©Laurent Monserrat, Melun, 2022.
La main essence de l’art, la main outil, la main symbole d’éternité ou de culpabilité quand elle se pose sur le buste… La main comporte de multiples représentations et constitue un défi technique pour les peintres et les sculpteurs. La tâche est un peu plus aisée pour le photographe, il suffit de demander au modèle de prendre la pose et d’éclairer le tout pour mettre en évidence son relief, sa texture, d’exposer ce qui constitue les phalanges de son esprit, le prolongement de l’esprit, si vite désigné par les philosophes, mais encore faut-il que les mains aient quelque chose à raconter de leur propre vie.
Que racontent ces mains, ont-elles soulevé la terre, travaillé dans la sidérurgie, joué du piano ? Ce sont autant de questions dont la réponse survient assez rapidement. En effet, ces mains positives disposées sur le buste du modèle ne sont pas des mains de manœuvres. Elles ne portent ni les stigmates du Christ, ni le poids des marchandises à soulever. Elles dessinent dans leur maigreur allongée une ossature fine et une pratique de vie plus intellectuelle que physique. Elles sont l’image positive, au contraire des mains préhistoriques qui ornent en négatif les parois des cavernes, de l’existence pleine et sensible de celui pose et expose sa propre vie devant le photographe.
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